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Contrechamp(s)

25 janvier 2019

Les 9 meilleurs films de 2018

 

top 9 - 2018

 

Bonjour, bonsoir ! Bienvenue pour ce top des meilleurs films de l'année 2018 ! Une petite liste qui, j'espère, vous donnera envie de voir certains films que vous auriez loupé ou d'en revoir d'autres (c'est une liste pas un classement hein). Je précise évidemment que cette liste est subjective et ne reflète que mon avis sur l'année 2018 au cinéma. Et également que je n'ai pas vu tout les films sorti cette année, et cette liste s'appuie donc uniquement sur les films que j'ai vu, cela semble logique, vous ne trouverez donc pas dans ce top La Ch'tite famille car je ne l'ai pas vu. Quel dommage il est vrai ! Et pourquoi pas faire un top 10 me direz vous, tout simplement parce que même si j'ai apprécié beaucoup d'autres films en 2018, aucun ne m'a marqué autant que ces 9 là. Et puis je fais ce que je veux aussi.

 

 

Three billboards  : les panneaux de la vengeance – Martin McDonagh

Après la quatrième vision de ce film au cinéma, le plaisir est toujours fort présent et je ne m'ennuie pas ne serait-ce une minute. Un scénario vraiment très bien écrit, des dialogues au poil et des acteurs qui se donnent à fond pour ce film à l'humour cynique. Clairement l'un des meilleurs de l'année dernière, si ce n'est le meilleur. La critique ici.

 

First Man – Damien Chazelle

L'autre film qui pour moi concours au titre de meilleur film de l'année. Une épopée humaine sur fond d'épopée spatiale, un film excellent sur tout les points, la réalisation, le montage, la photographie, la musique, les acteurs, etc... Un énorme coup de cœur pour ma part. La critique ici.

 

Spider-Man : New Generation – Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman

Encore un film Spider-Man, dans une autre continuité que les précédents, sérieusement ? Ouaip, et en plus c'est vraiment génial, c'est fou non !? Spider-Man : New Generation ou dans son titre original : Spider-Man: into the spider-verse (ce qui sonne quand même beaucoup mieux, qu'on se le dise), est un film d'animation de Sony pictures animation, la branche animation de Sony. Ce film est une claque esthétique, visuellement ça dépote. Et ça fait du bien pour les rétines de voir quelque chose qu'on a jamais vu avant. Un rendu au plus proche des bande dessinées, chaque arrêt sur image pouvant être une case de comics, le film assumant totalement son héritage et son support d'origine, n'hésitant pas à afficher des bulles ou des onomatopées à l'écran et à faire des références directes au comics et autres produits dérivés de l'homme-araignée. Cette qualité visuelle sert un scénario généreux écrit par les sympathiques Phil Lord et Chris Miller (les types qui ont réalisés La Grande Aventure Lego). La distribution vocale est de qualité, la réalisation est plutôt dingue et les nombreuses références ne brident pas le déroulement de l'histoire, certes très très rapide, mais on se prend au rythme. Le meilleur film d'animation de l'année !

 

Leto – Kirill Serebrennikov

Un film russe, noir et blanc, sur la scène rock underground du Moscou des années 80, le tout tiré d'une histoire vrai. Ça à de quoi intriguer. Reparti du festival de Cannes sans aucune récompense, ce film raconte l'histoire de Viktor Tsoi qui tente de se faire une place dans ce monde du rock russe, mal aimé par le pays, écoutant des disques de Iggy Pop, Bowie et T.Rex en cachette. Le film est une sacré expérience qui mêle drame, romance, comédie musicale et réflexion sur le cinéma, sur l'écran et sur le pouvoir de l'image. Chaque plan est superbe et le noir et blanc est magnifique. C'est d'autant plus impressionnant lorsque l'on sait que le réalisateur, Kirill Serebrennikov, était assigné à résidence par le gouvernement Russe pendant une partie du tournage. Il a donc réalisé le film à distance et a dirigé le montage depuis chez lui. Un siège libre a été laissé dans la salle de projection lors de sa présentation à Cannes pour montrer son absence.

 

Phantom Thread – Paul Thomas Anderson

Londres, quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale. Reynolds Woodcock est une grosse pointure chez les couturiers, il dessine les vêtement d'une grande partie de la haute société, réinventant sans cesse son art. Mais un beau jour il va rencontrer Alma, jeune serveuse n'appartenant pas du tout au même milieu social que lui. Elle va devenir son amour et sa muse, bouleversant la routine millimétrée du maître couturier. Avec ce film, Paul Thomas Anderson montre encore une fois qu'il est très très fort. Phantom Thread est dirigé d'une main de maître, joué exceptionnellement et mis en scène de manière sublime ! Le film fait partie de ceux qui savent créer une ambiance entre une sorte de léger malaise et de fascination sans trop que l'on sache pourquoi. Tout tourne autour de Woodcock, aussi bien dans le propos du film que à l'image. On est jamais très loin de lui, la caméra reste très proche. D'ailleurs la caméra ne s'éloigne jamais des personnages durant le film, on reste autour de Woodcock et de son entourage perpétuellement. Bref, porté par un Daniel Day Lewis au sommet de son art, Phantom Thread est un grand film ! (On saluera aussi l'excellente performance de Lesley Manville qui joue la sœur de Reynolds Woodcock).

 

Thunder road – Jim Cummings

Premier film pour ce réalisateur qui adapte ici son propre court métrage primé à Deauville il y a quelques années. D'ailleurs Jim Cummings ne fait pas que réaliser Thunder Road, il est aussi scénariste, monteur et acteur principal. Rien que ça. Le film raconte l'histoire d'un type dont la mère vient de mourir et qui doit jongler entre son job de flic, la garde de sa fille, ses problèmes personnels et les aléas de la vie. Un premier film d'une très grande qualité. Une comédie dramatique bien menée où le spectateur ne peut que s'attacher au personnage de Jim Cummings, ballotté par les événements. Parfois on ne sait si on doit rire ou être triste pour les personnage et c'est également ça qui fait la réussite du film. Le titre Thunder Road est tiré de l'excellente chanson du même nom de Bruce Springsteen, ce qui prouve, en plus de toutes les qualités de Jim Cummings, que c'est un homme de goût !

 

Blindspotting - Carlos López Estrada

Petit film coup de poing de l’automne, Blindspotting est malheureusement passé un peu inaperçu en France et n'est pas resté bien longtemps à l'affiche. Ce qui est fichtrement dommage vu la qualité du film. L'histoire de Collin, à qui il reste trois jours de liberté conditionnelle à tirer et qui va être témoin d'une bavure policière où un noir va être tué. La mise en scène parfois tape à l’œil ( dans le bon sens du terme) ne passe jamais devant la performance sans faute des acteurs, Daveed Diggs en tête (c'est lui qui joue Collin). Le film questionne le racisme quotidien, ici à Oakland, mais sans jamais perdre de vue son histoire et ses personnages. C'est le premier long métrage de Carlos López Estrada et la qualité est déjà bien présente. Le scénario est écrit par Daveed Diggs lui-même et Rafael Casal (qui joue Miles, le meilleur ami de Collin), pour l'écrire ils se sont inspirés de leur vie et de leurs expériences, sachant qu'ils sont vraiment amis d'enfance. Bref, un film a voir si vous l'avez loupé, ne serait-ce que pour sa scène de fin d'une intensité folle !

 

The Guilty – Gustav Möller

J'avais déjà parlé de The Guilty dans les films de l'été 2018 et force est de constater qu'il reste une des meilleurs expérience cinématographique de l'année. Rester une heure et demi dans un centre d'appel de police, aux côtés d'un policier essayant de résoudre un kidnapping. Une heure et demi de tension, d'attente de la résolution et de découverte. Sans jamais bouger. Un parti-pris efficace qui prouve qu'avec un seul décor et très peu d'acteurs (et un faible budget aussi) on peut faire un super film.

 

The House that Jack built – Lars von Trier

Lars von Trier divise, et il le sait. D'ailleurs il n'hésite pas à citer et interroger une partie de sa filmographie dans The House that Jack built. Et si je n'ai pas aimé tout ce que j'ai vu du bonhomme, j'ai beaucoup aimé The House that Jack built. D'abord sa première partie, et puis son dernier acte. Et puis je me suis demandé si j'aimais les deux ensemble, et je pense bien que oui. C'est l'histoire d'un tueur en série qui nous raconte ses crimes et qui veut se construire la maison parfaite (il est aussi architecte). Porté par un Matt Dillon en très grande forme qui joue les psychopathes avec un plaisir non dissimulé (une des meilleure performance de l'année). Le film en dérangera plus d'un, par son ton froid, calculateur, sans pitié et étrangement assez empathique avec son personnage (grâce à la voix off de Bruno Ganz). Visuellement Von Trier ose tout, surtout dans la dernière partie où il met en scène des tableaux impressionnants. Du coup ne faite pas comme à Cannes et restez dans la salle jusqu'au bout du film !

 

 

Et voici, pour les plus affamés, une liste de quelques autres films que j'ai bien appréciés cette année et dont je n'ai pas parlé sur le blog.

 

Hostiles – Scott Cooper

Ghostland – Pascal Laugier

Une Affaire de famille – Hirokazu Kore-eda

The Spy gone north – Yoon Jong-bin

Le Grand bain – Gilles Lellouche

Parvana, une enfance en Afghanistan – Nora Twomey

Les Frères Sisters – Jacques Audiard

Wildlife, une saison ardente – Paul Dano

L'Homme qui tua Don Quichotte – Terry Gilliam

Lady Bird – Greta Gerwig

Le Monde est à toi – Romain Gavras

La Forme de l'eau – Guillermo del Toro

Moi, Tonya – Craig Gillepsie

How to talk to girls at parties – John Cameron Mitchell

Leave no trace – Debra Granik

Sale temps à l'hôtel El Royale – Drew Goddard

 

 

 

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19 octobre 2018

First Man

First man

Par deux fois déjà Damien Chazelle a marqué les esprits au cinéma. La première fois avec Whiplash outsider surprise reparti avec trois Oscars en 2015, et une seconde fois l'an dernier, avec La La Land qui est reparti avec plus que trois Oscars de la cérémonie. Les deux films sont par ailleurs des succès critiques et publiques et aussi des excellents films. Bref, à seulement 33 ans Damien Chazelle est déjà un réalisateur remarqué et talentueux. Qu'en est-il donc de First Man, son dernier film ?

First Man raconte l'histoire de Neil Armstrong, le premier type a avoir posé un pied sur ce bon vieux satellite qu'est la lune. Bref tout le monde connaît son histoire non ?

- Bah ouais c'est le premier mec à avoir été sur la lune non ?

- Oui et comment il en est arrivé là ?

- Bah en fusée ?

- Bravo Jean-Michel, tu as le droit a un bon point pour cette blague.

 

Bref, First Man ne se concentre pas sur la mission Apollo mais vraiment sur la vie d'Armstrong, sa carrière, sa famille et les choix qui l'ont amené à aller sur la lune. « Ouais mais c'est nul comme film, on sait déjà qu'il va y marcher sur la lune à la fin ! » Eh bien non, ce qui est intéressant ce n'est pas la fin de l'histoire, mais la manière dont on va raconter cette histoire et amener cette fin. Si, ne serait-ce qu'un seul moment du film, tu as peur pour Neil Armstrong juste avant de penser, « ah oui, il a pas encore marché sur la lune c'est bon », c'est que le film à réussi à bien raconter son histoire.

La petite mèche qui dépasse du bonnet de bain

Si on ne sait pas que le film est réalisé par Damien Chazelle on ne peut pas le deviner en le voyant, ça change tellement de ses deux précédents film que c'est fort surprenant (même si parfois certains plan peuvent rappeler que c'est lui qui tient la caméra, comme la petite scène de danse entre Armstrong et sa femme). La réalisation est au top, on est toujours très proche des personnages, on ne s'éloigne jamais vraiment de Neil Armstrong. C'est lui le centre du film et non pas la mission Apollo. C'est-à-dire qu'on s'intéresse surtout à ses motivations, ce qui l'a mené à aller sur la lune et aussi et surtout ce que ça impliquait à l'époque de se rendre sur la lune, pour lui et pour sa famille. Car souvent quand on parle de Neil Armstrong on se dit que ouais, c'est le premier type à avoir marché sur la lune, mais on ne pense jamais vraiment à tout ce qu'il y a eu derrière, les dangers que ça impliquait et les sacrifices qui ont du être fait pour atteindre cet objectif. Parce que, croyez moi ou non, ce n'est pas comme se rendre au supermarché acheter un paquet de papier toilette et une plaquette de chocolat.

Armstrong est montré comme séparé du reste de son monde, il se met à l'écart et à du mal à communiquer (comme dans la scène où il doit annoncer à ses enfants son départ sur la lune), et ça Ryan Gosling réussit à le jouer parfaitement. Le film en fait juste un petit peu trop sur le fait que la mort de sa fille affecte beaucoup Armstrong. On le comprends aisément et le film revient peu être un peu trop souvent sur ce point.

La caméra est mobile, quasiment tout le temps à l'épaule pour mieux ressentir les sensations d'un décollage par exemple. On à l'impression d'être dans la capsule avec les astronautes, on voit les détails, chaque boulon, chaque plaque, chaque cadran. C'est une véritable expérience sensorielle que nous propose le film en nous plaçant, nous spectateurs, littéralement au plus près de l'action.

"Attends, cette pièce là, elle va dans quel sens ?"

La photographie (par Linus Sandgreen, qui opérait déjà sur La La Land) est très réussie, elle est subtile, mais la gestion de la lumière sublime chaque plan quel qu'il soit. De plus, le fait que le film soit tourné sur pellicule apporte un petit grain éminemment sympathique et qui fait bien plaisir visuellement. Et la musique de Justin Hurwitz (qui avait déjà composé la musique pour les précédents films de Chazelle) est une franche réussite et apporte un vrai plus aux moments intimiste ainsi qu'aux moments plus épiques.

Les acteurs sont convaincants, le film à le mérite de ne pas être un Ryan Gosling movie, au service de son acteur. Jamais Gosling n'aura paru plus vieux, plus fatigué, plus lunaire (oui, c'est un jeu de mot). Ici c'est vraiment le personnage qui en mis avant et son jeu intériorisé sert le récit. Claire Foy trouve également le bon ton pour faire sa femme et n'est pas en reste. Jason Clarke, quant à lui, jouant Ed White montre qu'il peut être fort juste dans son jeu lorsqu'il n'essaie pas d'être charismatique. Tout les acteurs sont plutôt bons en fait, mais le film se focalise plus sur Ryan Gosling et Claire Foy ce qui fait que les personnages secondaires ne sont jamais vraiment mis en avant non plus. C'est un choix de sobriété qui fonctionne vraiment bien pour le coup et qui permet au spectateur de porter toute son attention sur le couple Armstrong.

Sur bien des points ce film m'a fait penser à L'Étoffe des Héros (1983) de Philip Kaufman. J'avais parfois même l'impression, en regardant First Man, de voir L'Étoffe des Héros 2 tant par la forme (la manière de filmer, de montrer son personnage) que par le fond (les deux se passent à la NASA durant les années 60), (L'Étoffe des Héros 2 n'existe pas pour de vrai hein). Il faut savoir que le film de Philip Kaufman fait partie de mes films favoris de tout les temps, c'est une fresque épique historique de plus de trois heures passionnante et superbement faite. First Man ne cache pas l'héritage de L'Étoffe des héros, lui rendant même plusieurs fois hommage au cours du film. La première séquence par exemple qui fait grandement penser à celle du film de 1983 où Chuck Yeager passe le mur du son. Où même si l'on regarde ces deux images : la ressemblance n'est, à mon humble avis, pas anodine !

Ça c'est dans First ManL'étoffe des héros

Étant donné que L'Étoffe des Héros se passe de 1947 à 1963 et First Man de 1961 à 1969, les deux en grande partie à la NASA, on y retrouve des personnages (réels) en commun. Et ça ajoute à cette idée de suite. Quand on entend les noms de Gus Grissom ou de Deke Slayton on ne peut s'empêcher de sourire et d'attendre pour découvrir la suite de leur histoire.

Pour l'anecdote il y a eu une polémique autour de First Man, une polémique stupide certes, mais qui montre bien la mentalité de certains américains. Après sa projection dans quelques festivals, comme celui de Venise par exemple, le film eu un plutôt bon retour critique. Jusqu’à ce qu'une personne fasse remarquer que le film ne montre pas la séquence où le drapeau américain est planté sur la lune. Et en a jugé que le film était donc anti-patriotique. S’ensuivit alors un vrai débat sur l'internet mondial, beaucoup d'américains, sans avoir vu le film puisqu'il n'était pas encore sorti, ont décidé que c'était inacceptable étant donné que marcher sur la lune est une réussite nationale et que du coup ils boycotteront ce film de merde qui ne montre même pas un moment clé de l'histoire américaine. Les enfants de Neil Armstrong (décédé il y quelques années) ont tentés de calmer le jeu, Buzz Aldrin (encore vivant pour le coup) à lui publié une photo sur les réseaux sociaux le montrant en train de planter ce fameux drapeau. Et Damien Chazelle à du intervenir expliquant qu'il avait choisi de montrer d'autres scènes que celles-ci, que le film était avant tout sur Neil Armstrong et qu'il y avait déjà bien assez de drapeaux américain dans le film. Bref toute une histoire pour pas grand chose finalement, si ce n'est montrer à nouveau la stupidité de certains.

Pour conclure, First Man est un excellent film, Chazelle réussit encore une fois, et là où on l'attendait pas : un biopic historique intimiste. Tout est de qualité dans ce film qui nous fait revivre une moment clé de l'histoire de l'Homme mais avant tout de l'histoire d'un homme. Donc regardez First Man, si vous pouvez voir L'Étoffe des Héros avant faite-le, et puis pour compléter finissez par Apollo 13 de Ron Howard pour une bonne trilogie de la conquête spatiale.

 

First Man de Damien Chazelle

Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Corey Stoll, Pablo Schreiber, Kyle Chandler, etc...

 

 

 

12 septembre 2018

Les films de l'été 2018

les films de l'été 2018

Après deux mois d'absence voici, rien que pour vous, sympathiques lecteurs de Contrechamp(s), onze petites critiques de films que j'ai vu cet été ! Bonne lecture !

 

 

Dogman de Matteo Garrone :

Marcello est un toiletteur pour chien dans un quartier pauvre. Apprécié par les autres commerçants, il va pourtant se laisser entraîner par Simoncino ( son « ami », violent, consommateur de cocaïne et pas très sympa) dans une spirale criminelle. Librement inspiré d'un fait divers s'étant déroulé dans les années 80 en Italie, le film emmène le spectateur dans une atmosphère sombre, glauque et fort peu joyeuse où il verra le sincère Marcello perdre son innocence face au monde brutal qui l'entoure. C'est quasiment hypnotisés que l'on suit Marcello dans cette descente aux enfers subliment mise en scène. Il faut aussi souligné la qualité de jeu de Marcello Fonte, récompensé pour sa prestation du prix d'interprétation masculine à Cannes. On ressort épuisé de ce film ! Pour tout vous dire j'avais prévu d'enchaîner au cinéma avec Paranoïa, mais après avoir vu Dogman, j'ai préféré remettre ma séance à plus tard !

 

 

Sicario : la guerre des cartels de Stefano Sollima :

Le premier Sicario, réalisé en 2015 par Denis Villeneuve, était un excellent film qui n'avait pas besoin d'une suite. Curieux, j'ai tout de même été voir ce que la suite en question pouvait donner et j'ai été agréablement surpris ! Certes, le film n'atteint pas la qualité du premier, il n'a pas sa mise en scène au cordeau ou son efficacité hors paire, pourtant, il réussit à être pertinent en tant que suite, à développer de manière intéressante les personnages de Josh Brolin et de Benicio del Toro (après ça reste Taylor Sheridan au scénario). Bref, une suite loin d'être indispensable mais qui reste de très bonne facture et est soutenue par la performance sans faute de Benicio del Toro.

 

 

Ant-man et la guêpe de Peyton Reed :

Après un premier opus qui faisait office de sympathique film familial, Ant-man revient dans un film fort moyen. En effet, même si Paul Rudd et Michael Peña font sourire de par leur bonhommie et leurs bouilles sympathiques, même si Evangeline Lilly est plutôt chouette en Guêpe et même si Walton Goggins à le plus beau front du monde, on ne peut s'empêcher de remarquer que Michelle Pfeiffer, Michael Douglas et Laurence Fishburne ont l'air de vraiment s'emmerder. En même temps comment leur en vouloir au vu du scénario qui ne propose pas de vrai méchant et qui fait preuve de fainéantise à répéter deux fois la même structure ! (si si je vous assure, regardez bien). Je me doute que ce n'est pas forcément facile d'être le film qui passe juste après Avengers : Infinity war, mais bon, il y avait sûrement moyen de faire mieux.

 

 

The Guilty de Gustav Möller :

Un défi original que celui-ci : tenir en haleine les spectateurs pendant plus d'une heure vingt en ne voyant qu'un personnage répondre au téléphone dans un central d'appel de la police danoise. Un huis-clos comme on en voit rarement (déjà que l'on ne voit pas souvent des huis-clos) et qui prend le spectateur aux tripes ! On est forcé de se concentrer sur le son, sur les détails que l'on peut entendre a travers le combiné pour entendre quelque chose qui fera avancer l'enquête. On se retrouve exactement dans la même position que Asger Holm, le policier que l'on suit durant le film, avec ni moins, ni plus d'informations. Défi réussi !

 

 

Paranoïa de Steven Soderbergh :

Steven Soderbergh est un réalisateur qui aime les nouvelles expériences, il aime tenter, essayer des nouvelles choses au cinéma. Pour Paranoïa il a décidé de filmer le film entièrement avec un Iphone. Mais ce qui est vraiment chouette c'est que cette économie de moyen de prise de vue se retrouve également dans la réalisation, la mise en scène et le montage. Il n'y a pas de mouvements grandiloquents de caméra ni d'effets stylisés de montage. Et il n'y a qu'un seul décor principal. Et ça rend vraiment bien, tout en montrant, qu'avec une bonne histoire, tout le monde peut faire un film de bonne qualité, le tout avec un minimum de matos. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme, qui pense être poursuivie par un harceleur et qui est placée, contre son gré, dans un institut psychiatrique. Et même si c'est loin d'être le meilleur film de Soderbergh on ne pourra qu'apprécier son efficacité et la simplicité de sa mise en scène. Claire Foy joue très bien et Joshua Leonard est vraiment flippant en harceleur barbu à lunette ! On appréciera également un sympathique caméo d'un des acteurs fétiche du réalisateur.

 

 

Mission Impossible : Fallout de Christopher McQuarrie :

C'est la première fois qu'un réalisateur réalise deux épisodes de la franchise Mission Impossible et Christopher McQuarrie relève le défi avec succès ! En effet, ce sixième épisode est directement dans la continuité du cinquième (que je vous conseille d'ailleurs de revoir avant d'aller voir Fallout, histoire de bien suivre). Un bon film d'action, comme on en voit trop peu et avec des cascades vraiment impressionnantes qui vont toujours plus loin. On notera quelques longueurs vers la fin et des petites incohérences de scénarios mais le film est bien mis en scène et McQuarrie explore intelligemment des pistes inattendues dans un Mission Impossible, comme la relation entre Ethan Hunt et sa femme. Bref, voir Tom Cruise faire des cabrioles est toujours plaisant et voir la moustache d'Henry Cavill en face l'est aussi (moustache destructrice de Justice League rappelons-le). Et pour la petite anecdote, cette moustache a été inspiré à Cavill par Elias Orr, un méchant de Superman qu'il a découvert en lisant les comics pour son rôle chez DC. Il a proposé la moustache au réalisateur qui a accepté. Et on connaît la suite... cette moustache a eu raison de Superman.

 

 

Une pluie sans fin de Dong Yue :

L'action se passe en Chine, en 1997, alors que la police piétine sur une étrange série de meurtres de jeunes femmes, Yu Guowei, chef de la sécurité d'une vieille usine, décide de s'y intéresser. Cela va rapidement l'obséder. Si les premières minutes sont intéressantes, les deux heures qui suivent paraissent vraiment longues. Rien n'avance avant les vingt dernières minutes. On se sent suspendu dans une atmosphère étrange. Yu Guowei est suivi de trop loin pour qu'on le comprenne et le supporte mais de trop près pour qu'on puisse s'intéresser à autre chose. C'est dommage le film n'est qu'une ambiance de pluie sans rien en dessous. Dans le même esprit mais en beaucoup plus réussi je vous conseil le thriller coréen Memories of murder de Bong Joon-ho.

 

 

Détective Dee : La légende des rois célestes de Tsui Hark :

Je n'avais pas vu les deux opus précédents de cette saga fantastique chinoise mais ce n'est pas bien grave. Si vous aimez le grand n'importe quoi, les effets spéciaux too much et les galipettes de cascadeurs dans les airs, ce film est fait pour vous. L'empereur Gaozong, très content des services de Détective Dee, lui offre l'épée Dragon Docile. Mais un groupe de magiciens engagés par la femme même de l'empereur va tenter de lui voler. Le film est une explosion visuelle qui va toujours plus loin dans la démesure et dans l'abolition des lois de la gravité et c'est vraiment chouette a voir au cinéma !

 

 

Under the silver lake de David Robert Mitchell :

Lorsque sa voisine (dont il était tombé sous le charme) disparaît sans laisser de traces, Sam décide de se lancer a sa recherche, plongeant dans les étranges mystères et profondeurs de Los Angeles ! Le film à un rythme changeant, beaucoup (beaucoup) de références à Hitchcock et peut aussi faire penser parfois à Mulholland Drive de David Lynch (en beaucoup moins Lynchien évidemment), il y a aussi beaucoup de références à la pop-culture. Under the silver lake fait appel à toute une série de sous-intrigues mystérieuses qui ne seront jamais résolues ce qui peut paraître perturbant et dérangeant lorsqu'on aime que tout soit bien clair et carré dans un film. L'impression qui s'impose est que le réalisateur a eu plein d'idées et à voulu en mettre le maximum, même si on peut se demander ce que certaines viennent faire là. Bref, le film est une petite curiosité intéressante dans son ensemble. (La scène du compositeur est vraiment folle et vaut le coup d’œil !)

 

 

Mary Shelley de Haifaa al-Mansour :

Le film revient sur l'histoire de Mary Shelley, qui a écrit le roman Frankenstein. Ça va être court : Elle Fanning fait le job sans faire d'éclats, le film est ni spécialement bon ou mauvais. On a juste l'impression de voir un téléfilm (avec un peu plus de budget) sur grand écran. Bon ça a au moins le mérite d'être intéressant quand on ne connaît pas l'histoire de Mary Shelley.

 

 

Blackkklansman : j'ai infiltré le Ku Klux Klan de Spike Lee :

Inspiré de la vie de Ron Stallworth, Blackkklansman raconte la folle histoire d'un flic noir qui a infiltré le Ku Klux Klan à Colorado Springs en 1978. Le film, qui à reçu le Grand Prix au festival de Cannes est vraiment chouette, il reste léger dans l'ensemble grâce a la fougue et à l'humour de son personnage principal (joué par John David Washington, le fils de Denzel !) mais sait faire comprendre les enjeux de la chose et ne pas chercher à tout tourner en dérision, notamment lorsque il met en lien son histoire avec les événements contemporain de Charlottesville et la politique de Trump. La mise en scène est de qualité, les acteurs sont très sympas et le tout est souligné par la très bonne musique de ce bon vieux Terrence Blanchard, dont on peut même entendre le thème de Inside man (du même Spike Lee). Un film intelligent, intéressant et qui se permet d'être drôle, et ça c'est cool !

 

 

 

13 juillet 2018

Les Indestructibles 2

Les Indestructibles 2

Le film commence exactement là où le premier nous avait laissé : face au terrible Démolisseur qui sort des entrailles de la Terre pour déclarer la guerre à la paix et au bonheur. Trop de dégâts sont fait durant le combat avec le Démolisseur, et le gouvernement interdit les supers-héros. La famille Parr se retrouve contrainte de mener une vie de famille normale jusqu'au jour ou Winston Deavor, magnat de la télécommunication, philanthrope et immense fan de supers-héros, leur annonce qu'il a un plan pour remettre les supers-héros sur le devant de la scène et gagner l'opinion public. C'est Elastigirl qui commence par se mettre au boulot, tandis que Mr Indestructible s'occupe des enfants à la maison. (le côté « la femme fait le job tandis que l'homme reste a la maison a s'occuper des gosses pour s'inscrire dans une mouvance féministe » c'est amené plus finement que ce que mon résumé laisse paraître hein).

Cela fait pas moins de quatorze ans que l'on attendait ce film. Quatorze ans a se demander si on reverrait un jour la super famille Parr sur les écrans. Et ces quatorze ans d'attente, ils n'ont pas fait que du bien. En effet, après quatorze ans, les attentes des spectateurs sont au plus haut, ils ont passés en revu tout les scénarios possible et imaginable et veulent encore être surpris. Il y a tout de même de fortes chances qu'ils soient déçus, peu importe la qualité du film. Et c'est le souci majeur des Indestructibles 2, car si le film est d'excellente facture, qu'il dépote visuellement et qu'il surprendra tout les spectateurs les plus jeunes n'ayant jamais vu le premier film de 2004, il reste tout de même beaucoup trop ressemblant au premier opus au niveau du scénario et de la trame de l'histoire. Et c'est fort dommage, parce qu'on voit le retournement de situation final arriver a des kilomètres.

Flèche a une bonne tronche sur cette image

Après le film reste bon, super sympa et se place dans une lignée de très bonnes suites pour Pixar (Toy Story 2 et 3, même Le Monde de Dory était plutôt chouette). Et faire une bonne suite au meilleur Pixar de tout les temps, c'est déjà bien. On replonge avec un grand plaisir dans l'univers coloré et rétro-futuriste des Indestructibles, bien que le film ne soit pas aussi inventif dans ses décors que le premier (qui avait des décors dignes de ce que faisait Ken Adam, le chef décorateur des premiers James Bond). Cette suite est plus sombre, plus urbaine, moins d'île à la végétation luxuriante pour plus d'appartement miteux. Un peu plus adulte dans sa vision d'ensemble. Par contre le film en fait un peu trop avec Jack-Jack, le fait qu'il ai plein de pouvoirs et qu'ils viennent aléatoirement est assez drôle, mais après un moment ça fait trop (surtout que j'ai l'impression qu'il y a un pouvoir en particulier qui a été mis pour déboucher scénaristiquement une scène, enfin vous verrez).

Les Indestructibles 2 (2)

Visuellement, l'animation de Pixar est superbe, ils ont réussi a très bien garder le style visuel du premier tout en augmentant la qualité visuelle et l'animation. C'est vraiment très beau, très fluide, et certaines idées de mise en scène de Brad Bird sont vachement chouette. On notera également un superbe travail sur la photographie du film. J'ai trouvé la lumière super belle et très très bien utilisée. Le doublage est parfait, comme d'habitude (j'ai vu le film en VO) même si on entend que Craig T. Nelson (Robert Parr / Mr Indestructible) a pris un sacré coup de vieux entre les deux films (il avait 60 ans lors de la sortie du premier film, donc 74 aujourd'hui). Et pour la petite anecdote, le doubleur de Edna Mode n'est autre que le réalisateur lui-même : Brad Bird. Mais la plus grande force du film c'est sans aucun doute sa musique, Michael Giacchino sort le grand jeu et s'éclate comme un petit fou, il pousse le délire musicale plus loin même que dans le premier opus et fait exploser les fameux cuivres, ça éclate, ça pète de partout, ça tourbillonne et ça s'écoute sans faim. C'est la musique qui nous accueille dans le film, c'est elle qui nous accompagne durant, et c'est avec cette musique que ce termine le film. La musique, c'est la carte d'identité du film et Giacchino nous montre qu'il est décidément l'un des compositeurs actuel les plus doués.

Bref, un film d'animation qui fait du bien même si son scénario est loin d'être original (et que certains design de personnages sont assez étrange), on est happé par cet univers visuellement et musicalement très riche et on aime s'attarder au côté de cette famille de supers-héros si humaine. Juste fait attention si vous êtes épileptiques car certaines scènes sont un peu stroboscopiques sur les bords !

 

Les Indestructibles 2 de Brad Bird

Avec les voix de Craig T. Nelson, Holly Hunter, Samuel L. Jackson, etc...

 

 

 

7 juillet 2018

Au poste !

Au poste

Quentin Dupieux est une sorte d'OVNI dans le paysage du cinéma français. En grande partie parce qu'il est resté sept ans a Los Angeles pour produire et réaliser quatre films : Rubber, Wrong, Wrong Cops et Réalité. Chacun de ses films relève d'un amour inconditionnel pour l'absurde et le non-sens, et malgré une énorme fanbase qui le vénère, il reste assez peu connu du grand public. Après c'est pas le genre de films qu'il faut aller voir si on veut absolument un début, un milieu et une fin et si on veut tout comprendre du premier coup !

Au poste ! est le premier film qu'il réalise après son retour en France. Un film qui se déroule au poste de police (d'où le titre). Le postulat de l'histoire est simple : Le commissaire Buron interroge Fugain, principal suspect dans une affaire de meurtre puisqu'il est celui qui a trouvé le corps gisant dans une mare de sang. L'interrogatoire va se poursuivre durant toute la nuit ! Tin din diiin !

Le film est très très drôle, ça faisait un bout de temps que je n'avais pas ri comme ça au cinéma et ça fait du bien (surtout devant une comédie française). Encore une fois, l'humour est principalement absurde et intervient sous la forme de gags et de non-sens visuel mais surtout de par les dialogues. Car le film est bavard, et l'écriture est assez géniale. C'est pour ça. (Le film est réalisé mais aussi écrit par Quentin Dupieux).

"C'est une belle moustache que vous avez là Fugain !"

La réalisation est assez simple, mais très fluide, et l'image est très bien travaillée, tout comme la mise en scène et la lumière. Bien que la plupart des plans soient fixes, c'est très agréable a regarder. Le film se déroule dans un patchwork de différentes époque assez rigolo, cela rend l'identification temporelle impossible et place le film comme se déroulant « Another time, another place » comme dirait Les Rues de feu ! En gros, cela positionne le film en tant que film, pure fiction et l'éloigne de la réalité ou de tout rapprochement pouvant être fait avec la réalité. Comme dit Quentin Dupieux : C'est un film, je peux y faire ce que je veux sans que ça ai forcément un sens. Car c'est un film. ( Je n'ai pas mis de guillemets car je ne me souviens plus de la phrase exacte, mais le sens y est).

Ce qui fait une grande partie de la qualité de ce film c'est évidemment ses acteurs. Tous semblent a fond dans leur rôles respectifs et fonctionnent vachement bien ensemble. Benoît Poelvoorde est hilarant de sérieux avec son col roulé et son holster qui rappellent Jean-Paul Belmondo dans Peur sur la ville de Henri Verneuil (si vous ne faites pas le rapprochement, comparez les affiches des deux films, ça deviendra évident). (D'ailleurs on peut aussi faire le rapprochement avec une autre film de Belmondo : le génial Le Magnifique, lorsque que ce qui est tapé sur la machine à écrire est mis en scène en même temps. Regardez Le Magnifique, c'est juste super). Grégoire Ludig est aussi très bon dans le rôle de Fugain, le suspect, en plus il a une moustache sublime, et les moustaches c'est bien. Marc Fraize, lui, joue un flic, borgne, un peu benêt, qui voit toujours les choses qui pourraient mal tourner. Son personnage est une très bonne source de rire. C'est pour ça. Anaïs Demoustier, Philippe Dusquesne, Jacky Lambert et le reste de la distribution sont tous également parfait. Tous jouent leurs personnages avec le plus grand sérieux. C'est le décalage entre ce sérieux et l'absurdité des dialogues qui touche la plupart du temps et fait rire (beaucoup).

"Euh oui, mais vous auriez pas un p'tit truc à manger ?"

Avec son casting éclectique, entre Poelvoorde qui vient du cinéma, Grégoire Ludig qui vient plutôt d'Internet avec le Palmashow, Marc Fraize qui vient du monde du stand-up et Orelsan de celui de la musique (même si tous avaient déjà fait un peu de cinéma), on peut espérer qu'Au poste ! touche un public assez large et soit un succès, car il le mérite. Il est beaucoup plus accessible que d'autres films de Quentin Dupieux comme Réalité qui perd le spectateur dans des strates scénaristiques improbable. Ici, toujours l'humour et l'absurde propre au réalisateur mais qui perd moins le spectateur (un peu, mais moins).

Bref, avec des acteurs talentueux, des dialogues hilarants, un fin inattendue, un caméo invisible, une huître et une durée de 1h13, Au poste ! s'impose comme l'une des comédie les plus drôle et les plus intéressante de cette année ! C'est pour ça !

 

 

Au poste ! de Quentin Dupieux

Avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier, Orelsan, etc...

 

 

 

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27 avril 2018

Avengers : Infinity War

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Thanos, un grand type balèze a la peau violette et qui porte un gant bling-bling, décide de rééquilibrer la balance de l'univers. Pour cela, il lui faut tuer la moitié de la population sur chaque planète de la galaxie. Donc soit il y va un par un, soit il récupère les six pierres d'infinité (qu'il doit insérer dans le gant bling-bling fait sur mesure) afin d'avoir un pouvoir absolu et de finir sa tache d'un claquement de doigt (je vous laisse deviner ce qu'il choisit, y'a un indice dans le titre du film). Les Avengers et les autres héros de l'univers Marvel ne sont pas forcément d'accord avec les desseins de Thanos et vont aller le voir pour discuter autour d'une tasse de thé afin d'évoquer le sort de l'univers (ou ils vont plutôt essayer de se regrouper et de faire face à cette menaçante menace).

2012, le premier Avengers sort au cinéma et avec lui la première réunion des héros du MCU ( pour ceux du fond qui suivent pas, le MCU c'est le Marvel Cinematographic Universe). À la toute fin, la scène post générique révèle pour la première fois Thanos, le titan fou. Six ans plus tard Thanos est enfin le grand méchant d'un film Marvel. Une question nous brûle les lèvres : est-il a la hauteur des ces six années d'attentes ?! Est-il enfin le méchant que nous attendions tous ? Est-il un grand méchant du cinéma ? (bon, d'accord en vrai il y a trois questions). Eh bien, pour répondre a ces trois questions que je me suis moi-même posées, il est a la hauteur de ces années d'attentes. Vraiment. Il s'agit d'un des méchant, et même de l'un des personnage en général les plus abouti du MCU. Infinity War est son film et réussit a faire de lui un ennemi a la hauteur des dizaines de héros qui se dressent face à lui. Il est difficile de dire dès a présent, au lendemain de la sortie du film, si Thanos va se retrouver au panthéon des grands méchants du cinéma. Il faudra encore quelques années de recul afin de voir ça (et surtout voir ce qu'il va se passer dans le prochain Avengers). Mais en tout cas, il est définitivement dans le top 1 des plus grands méchant du MCU.

Faudra faire attention en montant ou en descendant les escaliers maintenant !

En tout cas si vous n'avez pas suivi les films de Marvel Studios ces dix dernières années et que vous voulez tout de même aller voir Infinity War, bonne chance. Parce qu'il doit être plutôt incompréhensible tant il prends en compte les éléments d'une bonne partie des films précédents. Parfois ce sont de simples clins d’œils (« We have a Hulk »), mais la plupart du temps c'est juste nécessaire à l'histoire. Il faut donc savoir que Captain America, le Faucon et la Veuve noire sont toujours recherchés par le gouvernement après les événements de Civil War, Que Thor, Hulk, Loki et les Asgardiens sont a bord d'un vaisseau suite à la destruction d'Asgard dans Thor : Ragnarok (le film commence quelques minutes après la séquence post-générique du dernier film Thor). Que Bucky Barnes refait sa vie au Wakanda, etc... Donc si vous n'êtes pas au clair avec ça, faites une petite séance de rattrapage avant d'aller voir le dernier Avengers !

Avec le temps on s'était habitué a dire des films du MCU que, ouais c'est sympa, un bon divertissement quoi, mais que ça atteignait pas la fraîcheur du premier Iron Man ou du premier Gardiens de la galaxie. C'est donc une heureuse surprise de sortir d'Infinity War en se disant que oui, c'était un très bon divertissement, mais que c'était aussi un vraiment chouette film ! Bon on ne peux pas parler de fraîcheur, car les personnages sont loin d'être nouveaux, on commence a connaître la formule et puis surtout le film apporte un côté sombre assez bienvenu dans le MCU (ça reste relatif hein, on est toujours dans du divertissement grand public et le film contient quelques punchlines et pas mal de traits d'humour bien sentis, donc quand je dis sombre faut pas s'imaginer Seven héhé). Pour autant le film est clairement plus sérieux dans son traitement sur le fond et l'histoire que la plupart des films précédents de Marvel Studios.

Eh oui, le plus grand méchant du MCU est violet et a un menton énorme !

Je suis assez mitigé sur Captain America : Civil War et j'avais surtout eu du mal au niveau de la réalisation qui m'avait fait mal aux yeux (surtout lors de la première séquence à Lagos qui est filmé et monté avec une tondeuse à gazon). J'avais donc un peu peur quand à la réalisation des frères Russo sur Infinity War. Eh bien, malgré les habituelles scènes d'actions parfois trop coupés et peu lisible (on reste très loin de Spiderman : Homecoming rassurez-vous), le reste de la réalisation ne fait pas de vagues et permet une bonne compréhension de l'histoire. Et c'est une bonne chose, parce que jongler avec autant de personnages, de situations, et avoir un rendu clair et cohérent, ça ne doit pas être chose aisée. En plus de ça, la fin du film risque de laisser les plus fans d'entre vous sur le derrière, et ceux qui disaient que les Russo ne prenaient pas assez de risques avec Civil War seront sûrement heureux avec Infinity War.

L'acteur qui se démarque le plus dans le film est clairement Josh Brolin qui prend son rôle très a cœur pour nous offrir un Thanos puissant et tourmenté grâce a la motion capture qui permet un rendu vraiment très chouette et qui nous laisse apprécier les émotions de Brolin a travers la peau violette du titan fou. Bon la motion capture vaut pas celle de La Planète des singes : suprématie, mais il faut tout de même souligner qu'elle est très bien faite et permet un réel aperçu de la performance Brolinesque. C'est assez plaisant de voir une si belle distribution réunie à l'écran, la plupart des rencontres entre nos héros favoris sont bien écrites et assez marrantes (entre Thor et les Gardiens de la Galaxie par exemple) et on sent que les acteurs se sentent impliqués dans l'univers. C'est vraiment avec ce film qu'on se rend compte que même si sur les 10 dernières années tous les films n'ont pas été à la hauteur, on s'est pourtant attaché aux personnages, pour certains d'entre eux, on les connaît depuis dix ans, et ça fait vraiment plaisir de les voir tous ensemble à l'écran, de les voir interagir entre eux. En dix ans, Marvel a créé un véritable feuilleton cinématographique !

"Si j'me fais pousser la barbe, on peut faire passer ça pour un film indé, non ?"

Bref, pour conclure, Avengers : Infinity War est l'aboutissement parfait des 10 ans de Marvel Studios. C'est un divertissement de grande qualité qui ne prend pas les fans pour de bêtes consommateurs avides d'explosions et arrive a proposer quelque chose de grandiose et de surprenant pour ce film qui arrive comme la conclusion d'une ère (conclusion a confirmer dans le prochain Avengers tout de même). Pour une fois qu'un film de cette ampleur est à la hauteur de l'engouement qu'il crée avant sa sortie, ça fait vraiment plaisir ! Et Thanos est la plus grande réussite du film. Mais une question de la plus haute importance subsiste : Où est Hawkeye ?!

 

 

Avengers : Infinity War de Anthony et Joe Russo

Avec Chris Hemsworth, Chris Evans, Robert Downey Jr, Tom Holland, Chris Pratt, Benedict Cumberbatch, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Chadwick Boseman, Paul Bettany, Elisabeth Olsen, Josh Brolin, Don Cheadle, Anthony Mackie, Benedict Wong, Zoe Saldana, Dave Bautista, Pom Klementieff, Karen Gillian, Peter Dinklage, Bradley Cooper, Vin Diesel, Sebastian Stan, Danai Gurira, Letitia Wright, Tom Hiddleston, Idris Elba, Benicio Del Toro, Gwyneth Paltrow, Winston Duke, etc...

 

 

 

 

19 avril 2018

L'Île aux chiens

l'ile aux chiens

Dans un futur pas si lointain (20 ans), dans la ville de Megasaki au Japon, la surpopulation de canidés fait rage. En plus, la plupart des chiens sont touchés par plusieurs maladies pas très chouettes dont la fameuse grippe canine avec ses terribles symptômes. Le maire Kobayashi décide donc de faire un décret afin d'envoyer tout les chiens sur l'île poubelle, tous, sans exception, au grand dam des tristes propriétaires. De toute façon, comme tous les Kobayashi avant lui, le maire a toujours préféré les chats. Mais le jeune Atari Kobayashi, neveu du maire (c'est pour ça qu'il a le même nom de famille !), décide de braver les interdits afin de se rendre sur l'île poubelle pour retrouver son chien (et ami) Spots !

L'île aux chiens est un film réalisé en stop-motion, c'est à dire qu'il s'agit d'une animation faite image par image où des animateurs vont légèrement bouger les personnages et d'autres éléments entre chaque photo afin de créer du mouvement. Dans ce domaine, les plus connus sont les studios Aardman à qui l'on doit Wallace et Gromit, Shaun le mouton, le génial Chicken Run et dernièrement Cro-Man, et les studios Laika qui ont faitl'adaptation du bouquin de Neil Gaïman, Coraline, mais aussi Kubo et l'armure magique ou les Boxtrolls. Et puis il y a Wes Anderson.

Wes Anderson a un cinéma très codifié, très mesuré, très coloré. Il s'était déjà essayé au film en stop-motion en 2009 avec Fantastic Mr Fox qui revisitait un conte pour en faire une fable moderne s'inscrivant dans un contexte politique contemporain. Eh ben figurez vous que le bougre est doué, puisqu'il réussit a refaire son coup avec L'île aux chiens : accessible, beau, intelligent, politique, le film combine plusieurs niveaux de lectures ce qui en fait un métrage aussi bien accessible aux plus jeunes et à la fois fort appréciable et pertinent pour les plus adultes. Good job Mr Anderson !

"Ouaf Ouaf Ouaf" "Ouaf"

Le film est une petite merveille d'animation, la stop-motion y est très bien maîtrisée et certaines scènes sont bluffantes quand on imagine l'ingéniosité dont il a fallu faire preuve pour les faire en amont. La musique aussi est très chouette, composée par Alexandre Desplat ( gagnant de l'Oscar de la meilleur musique de film cette année pour La Forme de l'eau de Del Toro) qui travaille avec Anderson depuis plusieurs films (depuis Fantastic Mr. Fox pour être précis). Il y a beaucoup de percussions et de cœurs qui rappellent la musique traditionnelle japonaise. Et puis c'est une super idée que de se faire dérouler l'histoire au japon, avec donc des personnages parlant japonais et de traduire les aboiements des chiens en anglais !

Encore une fois, Wes Anderson réalise un film visuellement géométrique, très centré, chaque plan est mesuré, calculé, millimétré, tout est très précis et visiblement ça paye puisqu'il a remporté l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2018 (la Berlinale c'est le festival international du film de Berlin d'où le « Berlin » dans Berlinale !), totalement mérité !

Le casting vocal est juste parfait et est la pépite sur la cerise sur le gâteau de personnages très biens écrits. Chaque chien a son identité propre, ses petits gimmick personnels et quand il sont ensemble, les scènes fonctionnent du feu de dieu. Chacun apporte son petit truc en plus et les acteurs qui font les voix derrières ne font que sublimer le tout. Même si dans la deuxième partie du film l'histoire est plus centrée sur Chief. D'ailleurs une bonne partie des acteurs sont des habitués des films de Wes Anderson : Frances McDormand (Moonrise Kingdom), Jeff Goldblum (The Grand Budapest hotel, La Vie Aquatique), Edward Norton (Moonrise Kingdom, The Grand Budapest Hotel), Tilda Swinton (The Grand Budapest hotel, Moonrise Kingdom), F. Murray Abraham (The Grand Budapest Hotel) et évidemment Bill Murray (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom, La Vie aquatique, À bord du Darjeeling limited, Rushmore, La Famille Tenenbaum, Fantastic Mr. Fox). Alors que c'est une grande première pour Bryan Cranston !

L'animation est super, le scénario est très très bon, le propos est intelligent et politique, mais reste accessible a tous, et la réalisation est parfaite. Que demande le peuple ? Foncez voir ce film en famille, ou seul hein, je juge pas !

 

 

L'Île aux chiens de Wes Anderson

Bryan Cranston, Edward Norton, Jeff Goldblum, Scarlett Johansson, Bill Murray, F. Murray Abraham, Tilda Swinton, Frances McDormand, Yoko Ono, Liev Schreiber, Ken Wanatabe, Harvey Keitel, Greta Gerwig, Bob Balaban, etc...

 

 

 

 

7 avril 2018

Ready player one

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La bande-annonce de Ready player one ne m'avait pas forcément convaincu, mais j'ai tout de même été voir le film par curiosité. Eh bien c'est plutôt une bonne surprise. Sans être cinématographiquement transcendant, Ready player one est un divertissement de bonne facture qui joue beaucoup sur la nostalgie (on s'en doute).

En 2045 le monde a bien changé. La plupart des personnes fuient la réalité triste en se réfugiant dans l'Oasis, un monde virtuel crée par James Halliday, inventeur passionné par la pop-culture des années 80-90. Lors de sa mort en 2040, Halliday laisse une quête ultime a tout les joueurs de l'Oasis : celui qui trouvera les trois clés aura accès à l'Easter egg et prendra le contrôle de l'Oasis ! Évidemment cette quête attire les convoitises, celles de joueurs lambda mais aussi celles de IOI, énorme multinationale (qui vend notamment des équipements pour jouer dans l'Oasis) qui souhaite trouver l'Easter egg pour devenir numéro 1 sur le marché !

Je n'ai pas vu Pentagon Papers, qui est le dernier film de Spielberg avant Ready player one, mais j'avais vu Le Bon Gros Géant, qui est son avant dernier, et qui était très loin d'être bon, mais vraiment très loin. Eh bien Ready player one est loin devant Le Bon Gros Géant en terme de qualité ! Ce n'est pas non plus le film du siècle hein, mais c'est un divertissement de qualité qui est plutôt fun. Le scénario reste assez simple et souffre de quelques facilités (plus ou moins grosses) ainsi qu'une romance là parce qu'il fallait une romance. Il y a aussi un passage qui se passe a l'intérieur d'un film qui est vraiment très chouette, mais je n'en dirai pas plus ici, pour ne rien gâcher de la surprise du film. En tout cas, c'est simple, mais ça fait le job.

Le film sépare bien ses deux mondes, le monde « réel » qui est en prise de vue réel (et des effets spéciaux hein) et avec de vrais acteurs, et l'Oasis, qui est le monde virtuel entièrement en numérique avec des personnages en motion-capture. Et le spectateur est plongé dans ce monde numérique pendant environ 80% du film, ce qui fait de Ready player one plus un film d'animation numérique qu'autre chose. Le film est même éligible dans la catégorie meilleur film d'animation pour les Oscars. On ne peut donc pas vraiment dire que tel ou tel moment se passant dans l'Oasis a une surcharge d'effets numériques car c'est du numérique a 100%, c'est comme si on disait qu'il y a trop d'effets numériques dans L'Âge de glace !

"Bim, et là je met que des Scott Glenn dans l'Oasis !Le film fait la part belle aux références, parfois c'est rigolo, parfois c'est utile pour l'histoire, et parfois c'est juste de la référence pour de la référence. Mais en tant que spectateur, si on connaît un tant soi peu le cinéma des années 80, on se prend vite au jeu et on essaye de repérer le plus de références possible, et il y en a des visuelles et des musicales. Il y a même Stand on it de Springsteen, ce qui donne tout de suite un bon point au film ! Ah, et puis l'avatar de James Halliday dans l'Oasis s'appelle Anorak, ce qui est cocasse ho ho.

Au delà de la nostalgie aux années 80 et 90, le film aborde un propos pas inintéressant sur le rapport entre un créateur et son œuvre et les spectateurs avec cette même œuvres. On peut facilement faire le rapport entre James Halliday et Steven Spielberg lui-même. Mais ça reste une lecture de second plan, ça ne fait pas de Ready player one une œuvre de réflexion majeure sur le sujet, même s'il est une base intéressante.

Les acteurs ne sont pas forcément inoubliables, mais font le job sans soucis. Ça fait bizarre de voir Tye Sheridan ici alors que je l'ai découvert quant il était tout jeune dans Mud de Jeff Nichols. Ben Mendelsohn fait bien le job en méchant, directeur d'une énorme multinationale au desseins machiavélique, et Mark Rylance et Simon Pegg sont chouettes dans leurs rôle respectifs de James Halliday et Ogden Morrow (co-créateur de l'Oasis). Ce sont deux acteurs qu'il est toujours plaisant de voir dans un film. Le capital sympathie est fort présent pour eux.

Bref, Ready player one n'est pas le film du siècle, ni même de l'année, mais il reste tout de même un bon moment a passer comme une chasse a la référence pour les nostalgiques des années 80 et 90, ou comme un film d'aventure fun qui ne se prend pas la tête. Après je me demande si j'aurai également eu de l'intérêt pour ce film si je n'avais eu connaissance d'aucune ou de très peu de références présente. Pas si sûr.

 

Ready player one de Steven Spielberg

Avec Tye Sheridan, Olivia Cook, Ben Mendelsohn, Mark Rylance, Simon Pegg, etc...

 

 

 

17 mars 2018

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin

Aujourd'hui c'est le 17 mars, le jour de l'anniversaire de Kurt Russell le magnifique. Pour fêter ça, voici une petite critique d'un film génial mais toujours pas assez connu !

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, ou en VO : Big Trouble in Little China, ce qui signifie littéralement : Gros problèmes dans la petite Chine (la petite Chine étant ici une référence évidente au fait que l'action du film se passe dans le quartier de Chinatown, quartier qui se trouve être chinois, tout est lié). Ne me remerciez pas, j'ai fait anglais LV1 au collège. Au Québec par contre, il s'appelle juste : Les Aventures de Jack Burton.

Jack Burton, baroudeur des temps moderne (enfin, des temps modernes des années 80), amène régulièrement des porcs à San Francisco, plus précisément à Chinatown, il en profite pour jouer aux cartes, boire des bières et parler avec son ami Wang Chi. Mais la fiancée de Wang, Miao Yin, va se faire kidnapper par Les Seigneurs de la mort, un gang local, et des événements des plus étranges vont se produire lors d'un combat de rue entre deux clans. En plus, le camion de Jack va être volé, et ça, il va pas vraiment bien le prendre. Ni une ni deux, Jack et Wang vont tenter d'arracher la belle Miao Yin et le camion des mains du fieffé Mandarin ! Mais ils ne seront pas seul, ils seront aidés de Gracie Law qui est avocate (aaah, d'où le nom de famille !) (pour ceux qui sont vraiment mauvais en anglais Law ça veut dire loi) et Egg Shen, conducteur du bus touristique de Chinatown et sorcier à ses heures perdues (Egg ça veut dire œuf mais ça n'a pas grand rapport avec le personnage ici).

Le film est vraiment drôle, Carpenter s'amuse avec les codes du buddy-movie, ceux du film d'aventure et ceux du film de kung-fu, et largue Jack Burton, gaillard pas totalement con mais pas futé non plus au milieu de tout ça, l'air ébahi et un peu perdu.

"Tout est une question de réflexes !"

Jack Burton est une évidente caricature des héros des films d'actions ou d'aventure des années 80, faux bad boy, un peu con et carrément machiste. Le genre de personnage qui devient intelligent et comprend le sens de la vie au cours du film. Et malgré le fait qu'il préfère être seul, il va finir par comprendre l'intérêt d'avoir des amis et de travailler en équipe. Vous voyez ce genre de personnage ? Et bien c'est pas tout à fait Jack Burton. Parce que Jack Burton il a pas le temps de piger tout ça, Jack Burton ce qu'il veut c'est récupérer son camion ! Et aussi Miao Yin un peu, parce que c'est la fiancée de son ami Wang et qu'il lui doit de l'argent. Et l'argent c'est bien.

Kurt Russell en grande forme signe ici son quatrième film sous la direction de Big John. Après avoir fait pour lui le King du rock'n roll, un paria borgne dans un futur dystopique, un pilote d'hélico en antarctique il fait ici un macho en marcel, et le bougre est succulent à regarder et livre une performance hilarante tellement il joue son personnage avec sérieux. C'est sans conteste l'un de ses meilleurs rôle ! On retrouve aussi Victor Wong et Dennis Dun qui joueront de nouveau sous la direction de Carpenter dans son film suivant, Prince des Ténèbres (ils avaient déjà joués ensemble l'année précédent Jack Burton dans L'Année du Dragon de Michael Cimino). Quant à Kim Catrall c'est la première (et la dernière) fois qu'elle joue pour le Maître de l'Horreur !

"Rendez vous dans l'enfer des pêcheurs ébouillantés monsieur Burton !"

Gros flop au cinéma à sa sortie (le monde n'était pas prêt), le film se vend tout de même extrêmement bien lors de sa sortie en DVD et acquiert un statut assez culte (totalement compréhensible et mérité). Il a depuis inspiré le personnage de Raiden dans la série de jeux vidéos Mortal Kombat et à le droit à une petite référence sympathique dans Les Gardiens de la galaxie volume 1.

Le scénario est signé par Gary Goldman et David Z. Weinstein mais a été en grande partie réadapté par W. D. Richter, qui a aussi réalisé Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la huitième dimension. Ou en VO The adventures of Buckaroo Banzaï across the eighth dimension (oui, là ça change un peu moins niveau traduction). Un film totalement barré lui aussi, où Peter « RoboCop » Weller doit faire face à une menace extraterrestre et à un John Lithgow qui pète totalement les plombs ! C'est intéressant également de noter que lors de la réécriture du scénario de Jack Burton, Richter y a incorporé des éléments prévus originellement pour la suite des aventures de Buckaroo Banzai (Buckaroo Banzai against the world crime league) qui ne se fera jamais étant donné le piètre résultat du premier au box office. De plus, le premier jet du scénario faisait de l'histoire un western, Jack Burton étant un cowboy se faisant voler son cheval !

Les trois Trombes, la crème de la crème des hommes de main !

Lors d'une interview, John Carpenter à dit à propos de Jack Burton que c'est l'histoire d'un sidekick qui se prend pour un héros. C'est totalement ça : qui se bat au corps à corps avec les méchants ? Wang. Qui sauve la demoiselle en détresse ? Wang. Alors que, celui qui a un humour douteux, celui qui est maladroit et qui n'en bite pas une pendant les combats, celui qui n'embrasse même pas à la fin la fille qui est amoureux de lui mais qui prend le chèque que lui tend Wang, c'est le sidekick, c'est Jack Burton.

Un métrage qui détonne dans la filmographie de Carpenter : ce n'est pas un film d'horreur, ou avec un message politique particulier. Mais finalement, c'est le film qui résume Carpenter, le film que lui seul pouvait faire. La quintessence de son style mis au service d'un film d'aventure barré (Si tu lis ceci Dwayne Johnson, merci d'abandonner toute idée de remake, ça fera plaisir à moi et au monde). Un film à déguster en version originale ou en version française. Il y a même quelques répliques en plus dans la VF, c'est assez drôle. Bref, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin est un film extrêmement drôle qui fera rire toute la famille !

 

 

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin de John Carpenter - 1986

Avec Kurt Russell, Kim Catrall, Dennis Dun, Victor Wong, etc...

 

 

 

21 février 2018

Black Panther

Après une apparition remarquée dans Captain America : Civil War, Black Panther à enfin son film solo. Le roi T'Chaka étant mort lors du film des frères Russo, T'Challa, son fils, doit prendre sa place sur le trône du Wakanda, pays Africain qui cache une avance technologique remarquable au reste du monde.

Ça fait maintenant dix ans que le Marvel Cinematic Universe existe, dix ans d'Iron Man, de Captain America, de Thor et autres super héros bariolés. Voici le dix-huitième film de cet univers : Black Panther, réalisé par Ryan Coogler. Même si ce n'est que le troisième long métrage de Coogler, le type a quand même un CV pas dégueu : c'est lui qui a fait Fruitvale Station, excellent drame basé sur des faits réel, ainsi que Creed : l'héritage de Rocky Balboa qui rendait un bel hommage à la saga de l'étalon italien. En plus de ça Black Panther est un petit événement car même si ce n'est pas le premier film centré sur un super héros noir, c'est le premier film de cet ampleur, de ce budget, le premier blockbuster à avoir une distribution entière d'acteur afro-américains (excepté Martin Freeman et Andy Serkis). Et même si cela n'influe pas dans la qualité du film, c'est un acte social assez fort dans un Hollywood touché par le « whitewashing » ou le « Oscar so white ». Mais parlons du film en tant que tel !

Eh bien Black Panther est plutôt dans le haut du panier de la formule Marvel.

La direction artistique est vraiment bien et on ne pourra qu'admirer l'attention et le soin porté au costumes des Wakandais. Les décors sont plutôt colorés également et le Wakanda est un astucieux mélange numérique de cultures africaines, entre tradition et technologie.

Mesdames et messieurs : le roi du Wakanda !

Le scénario reste assez classique mais est plutôt original pour un Marvel étant donné que c'est la première fois qu'un film à pour héros un roi et que l'enjeu n'est rien de moins que son pays. On se sent donc concerné par ce qu'il peut lui arriver. Car chaque chose qui arrive au pays aura un impact direct sur T'Challa et inversement. Alors que dans un Avengers, des villes, des pays, le monde est en jeu, mais des immeubles s'effondrent sans que cela empêche Steve Rogers de dormir pour autant. Killmonger est un chouette méchant, qui, contrairement a une bonne partie des méchants du MCU à des intentions compréhensibles justifiées, et est joué avec justesse par un Michael B. Jordan en forme.

La réalisation est, comme la plupart des films Marvel, assez impersonnelle si on la regarde par rapport à ce qu'a pu faire Ryan Coogler dans Fruitvale Station ou Creed. Mais par moments Coogler arrive à imposer sa patte ce qui fait plaisir. Lors de certaines scènes plus ou moins obligatoires selon le cahier des charges d'un film Marvel, Coogler se permet de mettre le moins d'effets spéciaux possible (je pense à la scène de baston du casino en Corée par exemple). Évidemment une grande partie du film est tournée sur fond vert. Mais rien qu'une scène comme ça, où on se rend compte que le décor est « vrai », que les cascades sont vraiment réalisés, ça fait du bien dans un énorme blockbuster. Le réalisateur évite aussi de sur-découper ses scènes, et ça c'est bon. Ça évite des scènes d'actions illisibles et moches façon Spiderman Homecoming. Dans l'ensemble le rythme est bien géré, on ne sent pas le temps passer et il n'y pas de lenteur.

La musique est composé par Ludwig Göransson, associé régulier de Ryan Coogler. S'il elle n'est pas inoubliable, elle reste un sympathique mélange de différents courants musicaux africains, avec des chœurs et des percussions, et surtout, elle est présente pendant le film. On se rend compte qu'elle est là, à supporter les événements, les actions, les personnages, et ça apporte un plus considérable.

Par contre je trouve qu'avoir donné des « pouvoirs » de stockage et de décharge d'énergie cinétique au costume de Black Panther est de trop. On perd le côté discret et furtif du personnage. Alors que cet élément est présenté lorsqu'il reçoit son nouveau costume (des chaussures qui ne font pas de bruit, révolutionnaire !), il n'est pas exploité dans le film. C'est dommage parce que ça fonctionnait bien dans Civil War où le personnage se déplaçait sans un bruit.

Michael B. Jordan est vraiment très chouette !

Du côté des acteurs Chadwick Boseman est plutôt sobre en T'Challa, mais ça colle plutôt bien au statut royal de son personnage. C'est Michael B. Jordan, acteur fétiche du réalisateur qui explose tout dans le rôle de Eric Stevens alias Killmonger, il fait un super méchant, crédible, avec des idées discutables mais justifiées et il ne fronce pas juste les sourcils pour dire que c'est pas un gentil façon Héla (Thor : Ragnarok) ou Kaecilius (Doctor Strange). Le film bénéficie également de super rôles féminins qui donnent de la fraîcheur à la formule Marvel. Lupita Nyong'o est Nakia, ex petite amie de T'Challa, espionne et guerrière à ses heures perdues, Danai Gurira est Okoye, générale des Dora Milaje (la force armée et garde personnelle du roi du Wakanda). Et Letitia Wright est Shuri, la petite sœur de T'Challa qui s'occupe de l'avancée technologique du Wakanda ! Un super trio qui fonctionne très très bien. Il y a également de second rôle plutôt chouettes : Forest Whitaker qui fait le grand prêtre du Wakanda, mais aussi Andy Serkis, qui après Avengers : l'ère d'Ultron reprend son rôle d'Ulysses Klaue, trafiquant sans foi ni loi que Gollum Serkis prend un malin plaisir à jouer.Martin Freeman est également de la fête en tant qu'Everett Ross, agent de la CIA aperçu dans Captain America : Civil war qui est ici vraiment bien développé ! Daniel Kaluuya (Chris dans Get out) joue quant à lui W'Kabi, un ami de T'Challa.

Avec le cinquième meilleure démarrage de tout les temps aux États-Unis, Black Panther est bien parti pour battre des records. Une bonne chose pour ce blockbuster qui, sous ses allures d'énième film de super héros, à un propos politique et sociétal sous-jacent, et reste un divertissement de très bonne qualité. Un Marvel qui fait plaisir à voir après un Thor : Ragnarok qui se cherchait sous des tonnes d'humour.

 

Black Panther de Ryan Coogler

Avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong'o, Danai Gurira, Letitia Wright, Andy Serkis, Martin Freeman, Forest Whitaker, etc...

 

 

 

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