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Contrechamp(s)
17 janvier 2018

Downsizing

Downsizing

Miracle dans le monde de la science : deux scientifiques norvégiens ont découvert un procédé qui permet de rétrécir l'être humain à une taille de 12 centimètres ! 12 centimètres ! Cela permet évidemment de faire d'énormes économies : un homme de 12 centimètres consomme évidemment moins qu'un homme de 180 centimètres, et coûte moins cher à la société aussi. Ce processus est appelé le Downsizing. Ainsi un homme de classe moyenne, s'il décide de se faire rétrécir, devient quelqu'un de plutôt riche une fois l'opération effectuée. Bah, oui, tu ne vas pas continuer à payer 1300€ ton iPhone X alors qu'il est 14 fois plus petit ! En quelques années, le processus se démocratise peu à peu, chacun peu décider s'il veut ou non se faire rétrécir. Des immenses villes (haha) sont construites pour les petits, avec tout le confort moderne. Paul Safranek, type lambda, ayant un peu de mal a joindre les deux bouts niveau financier et étant de plus en plus curieux vis à vis du processus de rétrécissement, décide, avec sa femme, de sauter le pas pour aller habiter à Leisureland !

C'est le premier film d'Alexander Payne que je voyais, je n'avais pas énormément d'attentes envers le film. J'avais vu que les critiques outre-Atlantique étaient assez mitigés, mais je n'y avais pas prêté plus d'attention que ça. J'espérais tout de même passer un bon moment... Bref, le métrage est décrit comme une comédie satirique. En fait ce n'est ni l'un ni l'autre, c'est assez lisse comme film. On ne sait pas trop où il se dirige mais en tout cas il ne réussit pas son coup. Au début, le principe est exposé, on découvre les gens qui sont petits, Leisureland, l'ébahissement de Matt Damon. Tout est beau propre, rangé, tout va bien dans le meilleur des mondes et on se dit logiquement que c'est pour contraster avec la suite, que des problèmes vont fatalement arriver. Mais même si quelques péripéties arrivent, la réalisation reste propre, rien ne change.

"Regarde, ils sont si petits !" "oui, on dirait des biscuits apéritifs"

On a l'impression que le film ne sait pas trop où il va. Il tente différents angles pour aborder certaines thématiques, mais au final n'en garde pas une seul et se perd dans son univers. A un moment on pense que le film va partir en pamphlet politique avec un propos sur l'immigration, à un autre qu'il va devenir une fable sociale ou écologique. Mais en fait bof... le film est présenté comme une comédie satirique, mais pour tout vous avouer, ce n'est pas très drôle et si la satire est un peu présente, ce n'est pas le premier aspect du film que l'on va retenir. On va plutôt retenir que c'est très long et très lent.

Après les effets spéciaux sont bien fichus, mais il n'y a quasiment aucun moment dans le film où l'on se rend vraiment compte de la différence entre les petits et les grands. On les voit plus petits parce qu'on sait qu'ils sont plus petits. Parce qu'a part la scène de présentation du rétrécissement et celle où Matt Damon rétrécit, eh bien pas grand chose nous rappelle leur état si ce n'est ici et là un bouchon de liège, une rose, et une bouteille de vodka de tailles réels. Et du coup l'utilité du postulat même du film en est affecté. Parce que si la chose la plus importante dite dans le film est que même petit, les gens sont toujours dirigés par la sociétés de consommations et que même petits les pauvres restent toujours pauvre, bah c'est un peu triste, et c'est surtout dommage.

En tout cas Matt Damon prend son pied !

Les acteurs sont bons, Matt Damon joue un type lambda puissance 1000 et il est vraiment doué la dedans ! Christophe Waltz est assez drôle dans son rôle de Serbe qui voit le profit partout. Et puis il y a Hong Chau, le souci ce n'est pas l'actrice c'est la manière dont elle parle. En effet, l'actrice est née en Thailande de parents vietnamiens, et à vécu la majeure partie de sa vie aux États-Unis. Bah du coup en tant qu'américaine, elle parle évidemment un anglais parfait mais on entend toujours qu'elle à un très très léger accent. Pourtant dans le film elle parle anglais avec un accent asiatique à couper au couteau ! À la limite du racisme quand même. Alors certes, le personnage n'est censé être aux États-Unis que depuis un an, mais tout de même, si elle avait joué en utilisant sa vraie voix, ont aurait tout de même entendu l'accent asiatique sans qu'il soit pour autant cliché. J'ai vu le film en version originale, mais je me dis que dans la VF, si la voix de Hong Chau ressemble à celle de la VO, le côté raciste doit être d'autant plus accentué. Bon sinon il y a aussi des apparitions de Laura Dern, Neil Patrick Harris et Margo Martindale, elles ne servent à pas grand chose mais elles sont là.

Bref, Downsizing n'est pas un mauvais film en soi, c'est juste que je suis sorti de la en ayant l'impression qu'il ne servait à rien. Qu'il n'apportait rien à lui même et qu'il ne servait même pas son postulat de base. Je n'ai pas ri devant, un peu souri mais bon. Et puis il y a beaucoup trop de fondus enchaînés, beaucoup beaucoup trop ! Du coup si vous voulez voir une bonne comédie avec des gens qui rétrécissent je vous conseille ardemment de zapper Downsizing et d'aller voir plutôt L'Aventure Intérieure de ce bon vieux Joe Dante !

 

 

Downsizing de Alexander Payne

Avec Matt Damon, Christophe Waltz, Hong Chau, Kristen Wiig, etc...

 

 

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