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Contrechamp(s)
7 juillet 2017

Sans pitié

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Jae-ho se traîne une petite réputation parmi les gangsters, et pour preuve, même s'il n'est pas encore chef de gang, c'est lui qui fait la loi en prison. Mais l'arrivée d'un nouveau derrière les barreaux, le jeune Hyun-soo va chambouler les activités de Jae-ho. En parallèle, on suit également l'histoire des personnages trois ans plus tard, après leur sortie de prison. Jae-ho à pris Hyun-soo sous son aile et l'a fait rejoindre le gang dont il fait partie. Gang dirigé par Byung-chul qui traîne évidemment dans des affaires de trafic divers et variés. Ce qui attire inévitablement les yeux de la police à se porter sur cette belle brochette de criminels et particulièrement ceux de l'inspectrice Cheon, qui veut coffrer tout le monde et est prête à tout pour y arriver.

Je n'en dis pas plus pour le résumé du film tout simplement pour ne pas vous gâcher la surprise de certains retournements de situations qui, même s'ils arrivent assez tôt dans le film, n'en sont pas moins intéressants.

L'air assuré, Hyun-soo avance vers son avenir de gangster

Le film est très stylisée dans sa réalisation et les plans sont très bien composés. Certains parle d'un film « tarantinesque » (coucou l'affiche !), donc qui renverrait à l'image qu'on se fait des films de Quentin Tarantino. Des films très rythmés avec de la bonne musique, beaucoup de baston et des litres d'hémoglobine. Et c'est vrai que Sans-pitié est extrêmement bien rythmé, à des bons petits passages de musique, contient des bastons et donc du sang (même si la quantité reste bien inférieur à ce qu'on peut voir dans n'importe quel Tarantino). Mais pour autant je ne qualifierai pas ce film de « tarantinesque ». Car pour moi, il est avant tout inscrit dans une continuité logique du cinéma asiatique, un cinéma dans lequel des réalisateurs comme John Woo et Tsui Hark filmaient déjà des bastons fortement mise en scène. Et Tarantino s'est lui-même inspiré de ces bonshommes. Donc avant d'être « tarantinesque » dans sa mise en scène, Sans pitié est avant-tout un héritage du film d'action asiatique.

De plus le rythme du film évolue avec l'histoire. De quelque chose de plutôt coloré et rapide le film dévie lentement vers quelque chose de plus sombre, avec un rythme un peu plus lent mais toujours soutenu. Les personnages se connaissent mieux, ils se jaugent et prennent un peu plus de temps pour réfléchir.

Le métrage est également plutôt inventif dans sa mise en scène, le réalisateur n'hésitant pas à multiplier les angles de prise de vue. Et tout ça est superbement mis en valeur par le travail du chef opérateur Cho Hyung-rae. Et bravo pour le plan qui parodie la Cène de De Vinci en prison, il est vraiment bien trouvé et m'a bien fait marrer.

Bon, c'est donc un film avec de l'action, certes, mais surtout un film policier et le scénario est loin d'être inintéressant. Au niveau de l'histoire on lorgne du côté de la trilogie Honk-Kongaise, Infernal Affairs d'Andrew Lau et Alan Mak. Certains parleront des Infiltrés de Martin Scorsese, et à raison, mais les Infiltrés est lui-même le remake américain d'Infernal Affairs. L'intrigue s'installe tout en finesse au fur et à mesure du film, mais attention à rester attentif ! Chaque scène peut se transformer en un retournement de situation des plus inattendus, sans pour autant être incohérent. La mise en place des personnages est top et leurs relations sont super bien exploitées.

"Ne jamais croire personne. Toujours croire les circonstances" Jae-ho.

Les acteurs sont très très bon. Et même si les personnages sont des personnages assez classiques du film de gangsters (la flic acharnée, le vieux chef de gang, le jeune surdoué qui veut prendre sa place, etc...) ils sont interprétés sans a priori ou références particulières par des acteurs au top de leur forme ! De Im Si-wan, qui joue le jeune Hyun Soo à Jeon Hye-jin qui joue l'inspectrice Cheon, tenace et têtue. Mais celui qui marque le plus les esprits est sans aucun doute Sol Kyung-yu qui incarne Jae-ho. Il habite totalement son gangster et le dote d'un petit rire très personnel qui permet vraiment d'étoffer son personnage, on ne sait jamais vraiment si il est sarcastique ou nerveux. Les deux peut être.

« Ne jamais croire personne. Toujours croire les circonstances » répète Jae-ho dans le film, et bien si vous ne devez pas me croire, j'espère que ce film sera une circonstance suffisante pour vous convaincre de suivre les futurs travaux de Byun Sung-hyun. Car même s'il n'invente rien de nouveau avec Sans pitié, il maîtrise son film de bout en bout que ce soit au niveau de l'écriture, de la réalisation ou de la direction d'acteur. C'est d'abord avec beaucoup de plaisir et en souriant de la mise en scène survoltée que l'on rentre dans le film avant de se rendre compte que l'on est complètement pris au piège du sourire charmeur de Jae-Ho, de l'efficacité de l'histoire et du brio technique de la mise en scène.

 

Sans pitié de Byun Sung-hyun.

Avec Im Si-wan, Sol Kyung-yu, Jeon Hye-jie, etc...

 

 

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