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11 janvier 2017

Paterson

Paterson

Paterson est une petite ville du New Jersey où habite Paterson (eh oui le personnage principal à le même nom que l'endroit où il habite), chauffeur de bus et poète à ses heures perdues. Il y habite avec Laura. Il se lève le matin vers 6h15, embrasse son aimée, mange des céréales puis va à la station de bus. Avant de démarrer sa journée, il commence ou continue à écrire un poème sur son petit carnet secret. Et puis, à la fin du jour, il revient chez lui, voit sa petite amie, dîne, sort le chien et va au bar (l'histoire n'a pas l'air palpitante comme ça, mais le film ne cherche pas à l'être, et reste super comme il est).

Et ce schéma se répète tout une semaine dans le film, du lundi, au lundi suivant, avec chaque jour le même schéma. Les même habitudes de vie. Jarmusch nous emmène dans le quotidien, l'intimité d'un couple mais surtout d'un personnage, Paterson. On voit les petits tracas de la vie, mais aussi ses petites joies. Et tout ces micro-détails qui peuvent rendre une journée qui semble comme les autres, unique. Et Jarmusch fait ça vraiment bien, en réutilisant les même plans au fur et à mesure des jours, parfois rien ne change excepté la perception du personnage face à son environnement. Ce qui change évidemment tout ! Le film est minimaliste, ne sortant pas de ce qu'il met en place, restant toujours dans les mêmes lieux, et sans jamais lâcher les personnages du quotidien qu'il met en place au cours de la semaine, et cela les rend attachants aux yeux du spectateur. Et chacun de ses personnages, que ce soit un ami de Paterson récurrent dans le film ou juste un type auquel il parle dans la rue, est un univers en soi. Une source infinie de possibilité. Une source d'inspiration pour Paterson et ses poèmes qui parlent des choses du quotidien de manière presque naturel (le premier poème dont il nous fait part, commence par l'éloge d'une boîte d'allumettes).Kylo Ren chauffeur de bus !

C'est le genre de film qui réussit à happer le spectateur dans le micro monde qu'il crée. Même s'il ressemble vachement au notre. Ce monde là semble presque innocent, plus calme et doux. Et cela est dû à ce qui ressort du personnage d'Adam Driver, que suit le spectateur durant près de deux heures (1h58 pour ceux qui aiment la précision). De part la vision du monde et des choses qu'il semble avoir dans le film mais aussi de par sa présence presque flegmatique. 

Adam Driver semble tout intérioriser et cela rend son personnage vraiment attachant et renforce même la puissance des poèmes qu'il écrit dans le film. Poème qui ne vont être vus que par le spectateur pendant tout le film. Nous sommes privilégiés par rapport aux autres personnage, et cela donne presque un rôle au spectateur, celui de témoin qui peut confirmer du talent et du sens de la poésie de Paterson. Golshifteh Farahani qui joue la petite amie de Paterson est vraiment bien également, créant une réelle identité à son personnage un peu excentrique ( elle cuisine des tartes choux de bruxelles / cheddar !). Elle complète parfaitement Paterson : lui ne dit rien, intériorise tout tandis qu'elle est physiquement très expressive. (cette actrice est aussi à voir dans le super film My sweet pepper land). Pas grand chose à dire sur les autres acteurs si ce n'est qu'ils sont bons. Ah si, le chien Marvin, joue quand même vachement bien pour un bouledogue anglais !

Un film minimaliste sur le quotidien, sur la vie. Qui s'appuie sur des poèmes de William Carlos Williams et de Ron Padgett (dont les poèmes sont attribués à Paterson dans le film). Avec une réalisation très soignée et un Adam Driver qui semble se laisser autant porter par le film que le spectateur. Un film qui, pourquoi pas, réveillera le poète qui sommeille en vous !

 

Paterson de Jim Jarmusch.

Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, etc...

 

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