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Contrechamp(s)
9 janvier 2017

Copland

Copland

Tant de flics à New-York, il faut bien les loger. Ici une grande partie habitent à Garisson, juste en face de New York, une ville de flics (d'où le titre Copland pour ceux du fond qui ne suivent pas), avec leurs famille. La ville avec le taux de criminalité le plus bas du pays. Mais un jour un jeune flic zélé, « superboy », prend en poursuite, après une soirée arrosée, une voiture avec deux jeunes l'ayant menacé avec un fusil. Résultat : accident de voiture, les deux jeunes meurent sur le coup. La police arrive sur le pont ou l'accident a eu lieu et « superboy » saute du pont. Attendez, quoi !? Allez on ne traîne pas le film continue. Et cette ville à un shérif, le sympathique Freddy, un peu lourdaud, sourd d'une oreille, et dont le job consiste surtout à gronder les conducteurs faisant des excès de vitesse et à ramener à leur propriétaire des peluches tortues qui tombent dans la rue. Rien de bien palpitant me direz-vous, mais Freddy le vit bien, un job pépère tranquillou. Enfin il aurait bien aimé devenir policier, mais sa semi surdité l'empêche de réussir les examens médicaux. Il se contente donc de ce qu'il à. Passant ses soirées entre le bar, le flipper du bar, et son canapé où il écoute le Boss. Mais peu à peu il s'aperçoit que tout n'est pas net à Garisson et que la corruption y est même banale. En plus l'affaire de la mort de superboy n'est pas nette. À tel point qu'un officier des Affaires Internes est déplacé sur place pour enquêter. Il veut rallier le shérif à sa cause. Entre les hommes qu'il admire et la justice, Freddy va devoir faire un choix.

Attendez, c'était Stallone qui jouait le lourdaud là ? Freddy? Le même qui ploie sous ses propres muscles en gueulant bien fort dans les Rambo et les Rocky (notez bien que je n'ai strictement rien contre ces deux sagas). La même star du cinéma d'action des années 80 qui lâche des punchlines de bourrin mitraillette à la main ? Eh bien oui, ce cher Sylvester qui à pris non moins de 20 kilos pour le film, qui nous montre ici un de ses rôle les plus sensible et travaillé, l'un de ses meilleurs sans aucun doute. Et tout les acteurs ont acceptés de voir leur cachet au rabais pour jouer dans ce film. Pourquoi ? Parce que le scénario. Et ce scénario il est fichtrement bien fichu. Ben en même temps pour convaincre Robert de Niro, Harvey Keitel et compagnie de baisser leurs cachets il fallait qu'il assure. Et ce scénariste, nommé James Mangold à demandé aux producteurs de réaliser le film. Le type il tient vraiment à sa vision de Copland ! (James Mangold qui est le type qui a réalisé par la suite l'excellent remake de 3:10 pour Yuma et qui fait le Logan que nous auront bientôt en salles).

Et tout cela fait de Copland un super film, une sorte de western urbain, avec un shérif qui va se retrouver seul contre tous les ripoux. Un film dans une ville qui va devenir un terrain de chasse sans règles ni lois. Un film dont l'histoire est efficace et ne néglige aucun personnage dans son traitement et son écriture. Sans en laisser un de côté pour des facilités de scénario (et ça c'est chouette).

"C'était pas ma guerre"

Le film est techniquement correct, lisible et agréable à voir. La réalisation est efficace sans être très personnelle. Mais elle fait tout pour mettre un avant les actions des personnages et la performance des acteurs. C'est qu'on retrouve dans plusieurs des films de Mangold d'ailleurs : une réalisation qui respecte les codes du genre (et ce de manière plus que correct, comme dans Identity), mais qui ne confond jamais rythme et rapidité pour les scènes d'actions (et ça aussi c'est vraiment chouette). Et la force de James Mangold vient aussi beaucoup de sa direction d'acteur. On ressent qu'il sait ce qu'il veut, qu'il à sa vision et qu'il à choisit chacun des acteurs en fonction de ce qu'il était capable de montrer à l'écran. C'est pour cela que le rendu est uniforme. Dans le sens ou lorsqu'on regarde le film on ne se dit pas à chaque plan : « C'est le type qui fait Rocky » ou « C'est Harvey Keitel ».

Les acteurs sont supers, vraiment tous. Ils sont tous excellents dans leur rôle et s'approprient exactement leur personnage. De Stallone qui nous offre une prestation jamais vue en un shérif grassouillet, à moitié sourd et sans grande motivation dans la vie. Harvey Keitel en chef de flic-city en impose de froideur et d'antipathie. Robert de Niro n'a ici qu'un petit rôle, celui de Moe Tilden, des Affaires Internes, mais dès qu'on le voit à l'écran on ne peut pas s'empêcher de se dire que ce type est un acteur de génie, qui bosse autant ses premiers rôles que les secondaires (comme dans Backdraft de Ron Howard). Ray Liotta en un des rares flic avec lequel Freddy s'entend vraiment bien. Et puis des types comme Noah Emmerich, Jason Patrick (T-1000 à ses heures perdues), Janeane Garofalo, etc... Enfin, que des gens doués qui s'intègrent parfaitement au film.

Copland est donc un western urbain, une sorte de relecture moderne de Le train sifflera trois fois, ou on retrouve un shérif livré à lui seul dans une ville qui peu à peu l'abandonne et se retourne contre lui. Un bon petit film avec peu de budget, un chouette scénario et des excellents acteurs motivés.

 

Copland de James Mangold - 1997

Avec Sylvester Stallone, Harvey Keitel, Robert de Niro, Ray Liotta, etc...

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