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Contrechamp(s)
5 décembre 2016

Tu ne tueras point

Tu ne tueras point

Un objecteur de conscience. Il ne manquait plus que ça au camp d'entraînement de ces fiers soldats américains prêts à en découdre contre les Japonais pour honorer Oncle Sam. Un type qui refuse de tenir ne serait-ce qu'une arme, et qui n'imagine même pas tirer avec, encore moins sur quelqu'un. Fût-il Japonais et ennemi, et accessoirement armé. Et ce type là, qui embête tout le monde c'est Desmond Doss, gringalet maigrichon qui veut absolument servir son pays et partir au front en tant qu'infirmier (et quoi de mieux que de le faire juste après avoir fait sa demande en mariage). Mais sans arme surtout, car en tant que chrétien convaincu, il veut suivre les commandements, notamment le cinquième : tu ne tueras point !Le voilà donc parti dans un combat contre l'armée et ses petits camarades d'entraînement où il va va devoir se faire accepter avant de pouvoir aller faire la guerre contre les japonais à Okinawa.

Mad Mel est de retour derrière la caméra ! Et il ne fait pas les choses à moitié. Ici la guerre est violente, sanglante et ne tapote pas sur l'épaule des soldats pour les prévenir qu'ils vont se faire tuer. Non. Elle fauche, abat, crible et explose ! De manière qui semble extrêmement réaliste (n'ayant pas fait la guerre moi même, je ne peux juger cela selon mon expérience passée, et c'est pour cela que j'utilise le mot « semble »). C'est donc dans cette guerre que va se jouer l'histoire de Desmond Doss, une histoire qui pourrait faire passer le film pour un film idéaliste, jouant sur le mythe du héros de guerre américain. Sauf qu'ici tout est vrai ! Enfin, tout je ne sais pas, mais l'histoire de Desmond Doss et de ses actions durant la guerre est vraie ! Ce qui est vachement impressionnant quand on y pense même si je ne doute pas que la guerre fût remplie de héros de ce genre.

Le film est donc hyper violent et certaines images peuvent être plutôt choquantes mais Mel Gibson n'en fait jamais trop. Dans le sens ou il ne s'attarde pas sur ces détails morbides comme il a pu le faire dans Apocalypto (qui est quand même un très bon film). Ils sont là, présents, la caméra les survole mais sans jamais perdre la narration principale de vue. On sent quand même que Mel Gibson est super catholique. Mais encore une fois, cela ne gâche, ni ne gêne le film ou l'histoire. C'est juste présent et on s'y fait.

De plus le film est beau. L'image est travaillée et vraiment très agréable à regarder. L'étalonnage très réussi, avec les tons gris/bleu et couleur terre que l'on retrouve maintenant dans la plupart des films de genre, met en valeur la photographie de Simon Duggan.

Les acteurs sont plutôt bon dans l'ensemble. Évidemment Andrew Garfield qui est plus que convaincant dans son rôle d'allergique aux armes. Vince Vaughn en chef de régiment autoritaire s'amuse à crier sur les nouvelles recrues tel un certain Hartman en son temps (mais en plus sympa quand même, enfin moins pire). Sam Worthington également en militaire (oui, il y en a beaucoup dans ce film) fait également un bon boulot dans son rôle finalement assez sobre .Mais il le fait bien sans en faire trop, donc ça fonctionne et rend le personnage convaincant sans être simplement monolithique. Mais celui qui m'a le plus marqué est Hugo Weaving qui joue le père de Desmond,un vétéran de la première guerre mondiale, et qui est tout bonnement excellent dans ce rôle.

Pour conclure on a affaire à un plutôt pas mauvais du tout, voir très bon, film de guerre. Ça faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu un bon film de guerre comme ça, le genre se fait plutôt rare de nos jours. Un film violent mais jamais gratuit, qui marque, espérons-le, le grand retour de Mad Mel derrière la caméra après près de 10 ans d'absence.

 

Tu ne tueras point de Mel Gibson. Avec Andrew Garfield, Sam Worthington, Vince Vaughn, Hugo Weaving, etc...

 

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