Mr Wolff

Mr Wolff (ou The Accountant en VO) suit les péripéties de Christian Wolff (incarné par le charismatique Ben Affleck), un comptable (woh palpitant!) qui est autiste. Et à cause de son autisme il a du mal à sociabiliser, mais c'est un génie des mathématiques qui jongle avec les chiffres comme avec les armes. Avec les armes !? Eh bien oui, en plus d'être un comptable lambda, Mr Wolff est comptable pour plusieurs trafiquants et autres bandits poursuivis par les services d'État. Et dans cette partie du métier, mieux vaut savoir manier les armes. Mais alors qu'il est en train de vérifier les comptes d'une société de robotique médicale (ils font des prothèses), la branche des crimes économique du département du trésor des Etats-Unis dirigé par Ray King (joué par le fringant J.-K. Simmons) lance une enquête sur ce mystérieux comptable que l'on voit sur plusieurs photos avec des trafiquants un peu partout dans le monde (nous on sait que c'est Ben Affleck, mais chut !) et met, Marybeth Medina, une jeune analyste sur le coup.

Le film est cousu de fil blanc. Et l'intrigue est plutôt simple à deviner après une demi-heure de film. C'est un film d'action qui, il faut l'avouer, ne marque pas par son originalité. En effet, on le sent légèrement hésitant par moment, il emprunte par moment la shaky-cam de Paul Greengrass dans la saga Jason Bourne, pour revenir juste ensuite à une mise en scène plus classique. Comme s'il ne savait pas trop quoi choisir. On dirait un de ces films d'action sorti juste après le paradigme que fut le premier Jason Bourne, un film qui aurait une dizaine d'année de retard presque (attention, ce commentaire n'est pas forcément négatif quand on peut voir les films d'actions qui sortent aujourd'hui). Il ne brille peut être pas par son originalité, mais plutôt par sa sincérité. En effet il ne tente pas de cacher ses défauts mais met en avant ses qualités. Tout d'abord le fait qu'il soit cohérent ! L'histoire et les motivations des personnages, même si elles peuvent ne pas être très poussés, ont un sens. Par exemple, à cause de son autisme, le personnage de Ben Affleck est obligé de finir une tâche qu'il a commencé, sinon il fait une crise qui peut être très violente, autant pour lui que pour les autres. Et cela peut sembler simple, mais ça rend le personnages et ses actions cohérents pour le spectateur. L'autre force du film est sa distribution. Pour une fois, le faciès impassible de Ben Affleck fait sa force car il est parfaitement en lien avec le personnage qu'il incarne, en décalage avec sa carrure d’armoire IKEA qu'il s'est forgé pour jouer Batman. Et on sent que tous les acteurs sont motivés par leur rôle et se donnent à fond pour le jouer. Et ça, ça fait plaisir à voir pour un petit film sans prétention comme l'est Mr Wolff.

Comme je le disais plus haut les acteurs sont vraiment bons et font plaisir à voir. Notamment, outre Ben Affleck, J.-K. Simmons qui nous fait le plaisir de dire une insulte pour sa première phrase dans le film ( à croire qu'il ne s'est pas remis de Whiplash), John Berthnal en mercenaire sans pitié (mais il ne rejoue pas simplement son rôle de Punisher, ce qui est bien). Anna Kendrick en Dana, qui va être entraîné dans cette histoire plus ou moins malgré elle. John Lithgow, en Lamar Blackburn PDG de la société de prothèses médicales, qui fait toujours plaisir à voir dans un film comme celui-ci. Et puis aussi Jeffrey Tambor (le Tom Manning des Hellboy), qui est également chouette même si on le voit peu.

Au final on se retrouve face à un film qui ne casse peut-être pas trois pattes à un canard, mais qui est honnête et plutôt sympathique à voir. Il dure un peu plus de deux heures, mais le film est bien construit et comme tout film d'action digne de ce nom, bien rythmé. Ce n'est pas un grand film, mais quelque chose qui peut être sympa à voir quand on ne veut pas se prendre la tête avec l'intrigue sans pour autant regarder un nanar.

Mr Wolff de Gavin O'COnnor.

Avec Ben Affleck, Anna Kendrick, J.-K. Simmons, John Berthnal, John Lithgow, etc...