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Contrechamp(s)
10 novembre 2016

Mademoiselle

Mademoiselle

Dans les années 30, la Corée est en pleine occupation Japonaise. C'est dans ce contexte-ci que Sookee, une jeune coréenne, est choisie pour devenir la femme de chambre d'Hideko, une noble japonaise que l'on croit folle et qui vit (enfermée) dans un gigantesque manoir (mais elle à tout de même le droit d'aller dans le jardin) appartenant à son oncle, un chic type (c'est du sarcasme) qui adore que sa nièce fasse la lecture du Marquis de Sade devant lui et d'autres riches japonais bibliophiles. Mais Sookee joue un double jeu, en effet, elle est en réalité une voleuse (presque) professionnelle, qui, ici, doit pousser Hideko à tomber amoureuse du (faux) Comte qui vient lui enseigner la peinture et dont le but n'est que de l'épouser pour s'accaparer sa richesse ! Le Comte étant évidemment l'embaucheur de Sookee. Mais une tension et une attirance érotique semble se former entre la jeune servante et la riche Japonaise. Sookee choisira t-elle l'amour ou l'argent ? Le Comte arrivera t-il à ses fins ? Hideko devinera t-elle la supercherie ? Et surtout, qu'est-ce que le vieil oncle cache au sous-sol ? Vous le saurez en allant voir le film dans le cinéma le plus proche de chez vous ! Tindindin !!! Le suspens est vraiment à son comble !

Le film est construit en trois parties que l'on pourrait nommer : point de vue un, point de vue deux et conclusion. Mais je ne vais pas trop en dire là dessus car c'est un film fait de faux-semblants et de double-jeux qu'il serait dommage de dévoiler ici si vous n'avez pas vu le film.

Le fieffé coquin de Comte enseignant l'art du maniement du pinceau à Hideko.

J'ai beaucoup aimé ce film. Tout d'abord parce qu'il est beau, le film est un réel plaisir à regarder, l'image est travaillé et on sent qu'il y a une réelle réflexion de construction derrière chaque plan. Park Chan-wook (le réalisateur) cherchant à jouer sur les points de vue et les ambiances. Il y a aussi un superbe travail sur les textures et les silhouettes, notamment avec la transparence des fenêtres ou l'opacité relative (que ça soit au niveau de la vision ou au niveau sonore) d'une pièce avec des parois aussi fines que du papier. La magnifique photographie de Chung Chung-hoon ajoute aussi à cette ambiance visuelle unique. La caméra est fluide et ne fait jamais de mouvements brusques. Les plans sont variés et toujours efficaces, le réalisateur sait ce qu'il veut et ça se voit du premier coup d’œil. Et c'est chouette ! Mais je l'ai aussi aimé pour l'histoire hein, parce que ce n'est pas tout d'avoir une belle image et des plans construits et variés, Il faut qu'il y ait quelque chose derrière. Et ici le scénario est vraiment bien écrit. Il est prenant, très bien ficelé, et les personnages sont écrits avec une réelle personnalité et des caractères bien distincts. Et puis pour les acteurs qui sont tous très bons, et puis pour la musique de Jo Yeong-wook qui est également un élément qui joue beaucoup dans la qualité du film : une musique douce mais puissante, qui traduit les sentiments des personnages et qui permet de plonger encore plus (oui c'est possible !) dans le film.

 C'est donc un film à la fois contemplatif, de par les paysages et tout les autres plans du film en fait, et intrigant, pas parce qu'il est étrange et fait se poser des questions, mais littéralement parce que c'est un film d'intrigue. Avec des retournements de situations plutôt plaisants et que l'on attends pas forcément, et ça c'est une vraie bonne chose, parce qu'être surpris au cinéma (dans le sens d'étonnement, pas de peur au visionnage d'un film d'horreur) c'est toujours chouette (et un peu rare aussi). De plus sa durée assez longue (2h25) permet au film de prendre son temps par moment pour offrir au spectateur de belles scènes plutôt contemplatives.

 

Mademoiselle de Park Chan-wook. Avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha Jeong-woo, Jo Jin-woong, etc...

 

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